Sous la direction de Mme Séverine Bellina, membre du comité d’intégration et directrice de l’Institut de recherche et Débat sur la gouvernance, l’ouvrage Refonder la légitimité de l’État. Quand les expériences et les pratiques parlent vient de voir le jour.
Avec des collaborateurs de plusieurs coins du monde, incluant M. Ghislain Otis, directeur du projet État et cultures juridiques autochtones: un droit en quête de légitimité et expert en gouvernance autochtone, cet ouvrage vient exposer des expériences et des pratiques de la diversité de conception du pouvoir dans différents pays et au sein d’organisations internationales.
Vous pouvez lire le résumé de l’ouvrage :
L'État n’est plus le seul acteur de l'action publique : il doit agir avec la société civile, le secteur privé et les populations. Ce glissement du "gouvernement" — monopole de l'État — vers la "gouvernance publique" — action publique pluri-acteurs — entraîne son repositionnement. C’est dans les nouvelles relations entre l'État et les sociétés que l’exercice du pouvoir politique est appelé a trouver sa consistance et à refonder la légitimité de l'État.
L'un des défis majeurs auxquels sont confrontés les États est en effet leur capacité à s’adapter a la complexité croissantes des enjeux de sociétés. Gouverner dans un contexte d’incertitudes n’est plus l’exception. C'est devenu la règle en fonction de laquelle les acteurs politiques et les institutions doivent revoir leur rôle, leurs compétences et leurs outils.
Ce diagnostic de l’État mis à mal dans sa légitimité a été le point de départ de la réflexion de cet ouvrage. En partant du prisme de la légitimité, les auteurs de ce livre ont procédé a l'étude d’expériences et de pratiques dans différents pays du monde et au sein des organisations internationales. L'ouvrage propose ainsi une série de contributions à vocation descriptive, pour faciliter la compréhension et l’analyse des processus de légitimation du pouvoir politique, selon les contextes et la diversité des conceptions du pouvoir.
Séverine Bellina est docteure en administration publique. Elle dirige l'Institut de recherche et débat sur la gouvernance, un espace international de réflexion et de propositions sur la gouvernance publique. L'IRG ouvre de nouveaux axes de recherche et d’expertise, et aide à l’élaboration de politiques publiques.
Ont collaboré à cet ouvrage : Hassan Abdelhamid, Koffi Kumelio A. Afande, Jorge Balbis, Séverine Bellina, Eirikur Bergmann, Élisabeth Dau, Cristina Echeverri Pineda, Virginie Laurent, ÉliseMassicard, Marion Muller, Ghislain Otis, Télesphore Ondo, Pablo Saavedra Alessandri, Nathalia Sandoval et Béni Sitack Yombatina.
1. Pour une typologie dynamique et pragmatique des sources de légitimité, Élisabeth Dau et Marion Muller
2. La crise de l’État en Afrique centrale au prisme de la diversité des sources de légitimité, Télesphore Ondo et Béni Sitack Yombatina
3. Les défis de la gestion de la diversité des peuples et des États-nations : le Conseil de sécurité des Nations unies en équilibre instable, Koffi Kumelio K. Afanđe
4. La nouvelle donne politique de l’Islande post-krach: refondation, continuité ou statu quo ? Eirikur Bergmann
5. Les juges et maires de quartiers en Turquie: acteurs d’accommodements entre différentes régulations, Élise Massicard
6. Au croisement des organisations criminelles et des milices populaires: la difficile reconquête de sa légitimité par l’État mexicain, Jorge Balbis
Troisième partie: Saisir l'impact sur la gouvernance publique des interactions entre sources de légitimité
7. Diversité et construction plurielle de l’action publique en Amérique andine : au-delà des conflits, une option viable ? Virginie Laurent, Cristina Echeverri et Nathalia Sandoval
8. Gestion jurisprudentielle de la diversité : l’Égypte au défi de l’articulation entre droit moderne et religion, Hassan Abdelhamid
9. La Cour interaméricaine des droits de l’homme et le renforcement de la légitimité des États : une démarche interculturelle au service de la transformation sociale, Pablo Saavedra Alessandri
10. La question autochtone au Canada:la véritable légitimation du pouvoir passera par un pluralisme juridique négocié, Ghislain Otis
Biographies
Alerté et conscient de l’urgence de répondre aux défis que posent l’ineffectivité croissante des États et le devenir pacifique et harmonieux des sociétés, l’Institut de recherche et débat sur la gouvernance (IRG) a fortement concentré, depuis 2007, ses activités autour de la question de la légitimité, autrement dit ce qui fonde l’adhésion au pouvoir politique (voir cette page programme sur le site de l'IRG).
Forts des recherches universitaires, expertales et des pratiques, nous avons en parallèle initié des études de terrain et ouvert des espaces interacteurs de dialogue et de propositions sur cet enjeu essentiel. Chemin faisant, c’est une méthodologie qui a pris corps, nourrie des expériences du terrain, mûrie au fil des années et riche de la diversité des participants comme des contextes. L’IRG a ainsi pu produire avec ses partenaires une réflexion portée vers l’action et articulée autour d’enjeux transversaux et partagés. Cette méthodologie aide à répondre à deux questions : qu’est-ce que la légitimité et quelles en sont les expressions ? Comment travailler sur l’État pour une gouvernance publique légitime ?
Ces deux questions forment les trames respectives des deux ouvrages que nous allons consacrer à cette « méthodologie de la légitimité ». Le premier volume que vous tenez entre les mains a vocation à dresser un état des lieux. Car que l’on soit expert, membre d’une institution, acteur de la société civile ou du secteur privé lucratif, il importe avant toute chose de mieux comprendre ce qui fonde la légitimité de l’État : une diversité de sources en interaction. Les trois grandes questions qui scandent cet ouvrage et en forment les trois parties visent à établir une cartographie de la légitimité en pratique(s). Nous proposons à cet effet une série d’articles à vocation descriptive afin de faciliter la compréhension et l’analyse des processus de légitimation du pouvoir politique, adaptées à chaque contexte et prenant en compte la diversité des conceptions du pouvoir.
Le second volume, déjà en préparation, s’inscrira dans une perspective d’action publique. Il s’agira alors d’identifier, au cœur des interactions entre les différentes sources de légitimité, les principes d’action et processus à promouvoir afin de favoriser la légitimation de l’État et de la gouvernance publique. Il aura vocation à établir un pont entre les pratiques et les théories, entre les questions et les propositions. Avec ces deux ouvrages, notre ambition est de soumettre au débat et à l’action une conviction profonde: la légitimité constitue un vecteur de refondation de la gouvernance publique.