Rédigée par le professeur François Féral, cette note, qui suit la proclamation de la Charte du peuple kanak du 26 avril 2014, a pour objet de faire le point sur les aspects prioritaires du dialogue juridique entre le Sénat coutumier d'une part et les institution de l'État de la Nouvelle-Calédonie de l'autre part, qui ouvre la voie à un dualisme juridique de coopération tel que demandé au dispositif du chapitre IV de la Charte.
Ma participation dans le projet « État et cultures juridiques autochtones : un droit en quête de légitimité » s’actualise au travers d’un mémoire de maîtrise qui porte sur la judiciarisation des cas de violence familiale en milieu atikamekw. Si la question de la violence familiale est bien documentée en général (autant en ce qui a trait aux effets immédiats, aux conséquences à long terme ou aux causes), celle qui traite des processus judiciaires et de l’expérience qu’en ont eu les agresseurs, les victimes et leurs famille demeure, quant à elle, assez peu explorée, notamment lorsqu’il s’agit des communautés autochtones. La problématique de violence est pourtant importante chez cette population, malgré les nombreuses campagnes de prévention mises sur pied dans les dernières années. Mon mémoire propose donc de rendre compte de l’expérience de justice (formelle ou informelle) telle qu’elle est vécue par des hommes et des femmes atikamekw, victimes et/ou agresseurs. Il s’agit ainsi non seulement de recueillir leur point de vue sur le traitement judiciaire qui prévaut actuellement (sont-ils satisfaits des procédures actuelles? Souhaiteraient-ils qu’elles soient davantage adaptées à leurs valeurs et croyances?), mais aussi de voir si les communautés ont développé des prises en charge différentes, en marge du système étatique, et qui pourraient être, éventuellement, reconnues par les autorités gouvernementales.
Au cours des derniers mois, le Conseil de la nation atikamekw (CNA) a mis sur place le comité atikamekw d’orientation de la recherche. Ce comité interne a pour but de tenir la nation atikamekw au courant de l’évolution des recherches entreprises par certains chercheurs, dont Christian Coocoo, chercheur atikamekw et membre du comité.
Ce comité comprend également Mme Bernadette Awashish, aînée et première personne à occuper le poste de directrice de la protection sociale (DPS); Mme Alice Cleary, directrice à la protection sociale; M. Mario Awashish, coordonnateur du Conseil de Sages de Wemotaci;M. Alfred Biroté, agent d’application aux mesures dans le cadre du processus de justice communautaire atikamekw et Ghislain Quitich, coordonnateur du Conseil de Sages de Manawan.
En partenariat avec les chercheurs du projet État et cultures juridiques autochtones, le comité atikamekw d’orientation de la recherche continue d’analyser les modalités concrètes de coexistence des cultures juridiques atikamekw et étatiques dans le secteur de la protection de la jeunesse pour en faire ressortir les tensions, les conflits, les accommodements et les dysfonctionnements éventuels.
Le 24 juin dernier, l’équipe de recherche de l’Université de Bordeaux, travaillant sur le projet État et cultures juridiques autochtones, a réalisé une activité de vulgarisation au sein de l’école primaire de Gours en France. C’est à l’occasion de cette intervention que les co-chercheurs du projet ont tenté de sensibiliser les jeunes enfants à la question de la diversité culturelle et en les mettant en contact avec la chefferie Babouantou, située au Cameroun en Afrique.
Les deux objectifs principaux de cette intervention étaient de faire connaître aux enfants l’existence et le fonctionnement de la chefferie Babouantou par le biais d’une série d’activités et en instaurant une forme d’échange entre ces élèves et les enfants de la chefferie.
Hadley Friedland, candidate au doctorat travaillant sur le projet État et Cultures juridiques autochtones, a reçu le Prix Talent 2013 du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) pour sa réalisation exceptionnelle et un potentiel évident en tant que chef de file au sein ou à l’extérieur du milieu universitaire. Le Prix Talent est décerné à des personnes qui détiennent une bourse de doctorat ou une bourse postdoctorale du CRSH et qui maintiennent un excellent niveau de réussite universitaire.